Ai-je abandonné L’Économiste Sceptique ?

Après une année pleine de turbulences, il est temps de faire le point

Ai-je abandonné L’Économiste Sceptique ?
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Chère lectrice, cher lecteur,

Je vais immédiatement répondre à la question posée par le titre : non, je n'ai pas abandonné L'Économiste Sceptique. C'est même tout le contraire.

Pour autant, depuis environ six mois, il est vrai que le rythme de publication est erratique. Il y a trois explications dont j'aimerais vous parler : Twitter, un site Internet devenu trop étroit, et ma santé. Cet article me donnera également l'occasion de faire un point avec vous sur la suite.

Twitter

Lorsque j'ai rebooté L'Économiste Sceptique en 2021, j'avais délibérément choisi de profondément intégrer Twitter à mon travail. Twitter me servait à partager mon travail, à échanger avec vous qui suivez mon travail, et à m'informer auprès d'experts compétents, mais pas toujours visibles dans les médias.

Or, Elon Musk a détruit cet édifice. Mon travail est de moins en moins visible sur la plateforme. À cause d'une invasion de bots pro-Vladimir Poutine que Twitter ne parvient pas à enrayer, j'ai été contraint de fermer les commentaires sur quasiment toutes mes publications, coupant ainsi les échanges avec vous. Enfin, Twitter a cassé au moins cinq fois mes outils de veille. À l'heure où j'écris ces lignes, mes outils de veille basés sur Twitter sont probablement définitivement détruits.

Depuis un an, j'ai passé un temps considérable à contourner ces problèmes. Ces efforts sont en train de payer. Mais le temps que j'ai consacré à contourner ces problèmes est du temps que je n'ai pas pu consacrer à écrire des articles sur L'Économiste Sceptique.

Un site Internet devenu trop étroit

Depuis le reboot de L'Économiste Sceptique, la newsletter a bien grandi. Ghost, la plateforme que j'utilisais pour publier la newsletter, m'a offert une belle rampe de lancement. Mais Ghost s'est montré de plus en plus étroit pour accommoder les évolutions de L'Économiste Sceptique. L'intégration de l'Agora m'a par exemple demandé des mois de travail, pour quand même échouer.

Au cours de l'été, j'ai mis en ligne un nouveau thème graphique. Il était censé me permettre de contourner une autre de ces étroitesses de Ghost. Or, malgré mon travail, une fois en ligne, il est rapidement devenu évident que le nouveau thème graphique avait, lui aussi, échoué.

Après ces deux échecs, il est devenu clair que pour accompagner la croissance de L'Économiste Sceptique, il était nécessaire que j'envisage un chemin plus radical : rebâtir le site Internet sur une autre plateforme que Ghost. Bien que n'étant pas terminé, le nouveau site est déjà en ligne. Je communiquerai en détail à son sujet dans les prochaines semaines.

Comme pour Twitter, le temps que j'ai consacré à construire des fondations plus solides pour la suite de L'Économiste Sceptique est du temps que je n'ai pas pu consacrer à écrire des articles.

Ma santé

La santé est un sujet éminemment personnel. Je suis particulièrement réticent à discuter de la mienne en public. Je vais me contenter de généralités, et je vous demande de respecter ma volonté de discrétion.

Cela étant dit, ma santé est la principale explication au rythme de publication erratique depuis six mois. Il me semble important de vous en parler. Enfin.

Pour commencer, je veux vous rassurer : je vais bien. En fait, je ne me suis jamais aussi bien porté de toute ma vie. Il y a un an, j'ai identifié un problème de santé particulièrement handicapant. C'est un problème qui m'a pourri la vie pendant trente ans. Il a connu une importante dégradation à l'été 2022, apparemment fréquente à mon âge chez les personnes chez qui ce type de problème n'a pas été identifié. Bien que ne pouvant stricto sensu pas se "guérir", c'est un problème qui se prend très bien en charge s'il est identifié. C'est grâce à cette prise en charge réussie que je me porte aujourd'hui aussi bien.

C'est aussi cette prise en charge qui explique le rythme erratique de publication sur L'Économiste Sceptique. En plus de l'aventure intérieure, dans mon cas, la prise en charge repose principalement sur une adaptation de mon environnement. Notamment, une adaptation de mon environnement de travail. Concrètement, j'ai passé les douze derniers mois à rebâtir complètement mes méthodes de travail, pour les adapter à ce problème de santé.

Ce travail d'adaptation paye. Il paye même au-delà de mes attentes.

Pour autant, ce travail d'adaptation m'a demandé beaucoup de temps. Du temps que je n'ai pas pu consacrer à écrire des articles sur L'Économiste Sceptique. Il a aussi profondément modifié mon organisation pour lire la littérature scientifique, pour écrire, pour publier sur les réseaux sociaux, et ainsi de suite. Il m'a fallu du temps pour retrouver mes marques.

Et maintenant ?

Cette période de turbulences est derrière moi. Je n'ai plus autant besoin de Twitter dans mon travail. Le nouveau site est bien avancé. L'adaptation de mon environnement de travail touche à sa fin. Le rythme de publication de L'Économiste Sceptique devrait progressivement reprendre la normale. Avec les notes et les méga-sujets de l'Agora, il devrait même augmenter.

Si vous m'avez contacté par email et que je n'ai pas (encore) répondu, voici pourquoi. Si je suis en retard sur un certain nombre de collaborations, voici pourquoi. Si vous avez publié un commentaire sur le site et que je n'y ai pas (encore) répondu, voici pourquoi. Il ne s'agit ni d'oublis, ni d'ignorance, ni d'indifférence.

J'aurais probablement dû communiquer plus tôt sur ces difficultés. Vous êtes nombreuses et nombreux à soutenir mon travail, y compris financièrement, y compris dans cette période de turbulences. C'est avec gratitude et humilité que je prends votre soutien. Expliquer plus tôt ce qu'il se passait, même en des termes génériques, aurait certainement été préférable.

Cette période de turbulences a eu des conséquences négatives sur les finances de L'Économiste Sceptique. Je ne pense pas que L'Économiste Sceptique soit en danger. Mais cette dégradation de la santé financière de L'Économiste Sceptique prend place dans un contexte plus large où mes problèmes de santé ont (inévitablement) dégradé mes finances personnelles.

Il n'y a aucune obligation, aucune injonction. Si vous le pouvez, et si vous le souhaitez, sachez que vous pouvez adhérer à l'une des formules payantes ci-dessous ou sur cette page. En plus de soutenir mon travail, adhérer vous donne accès à l'intégralité de mon contenu sur L'Économiste Sceptique.

Je n'ai pas abandonné L'Économiste Sceptique. En réalité, le travail que j'ai mené pour compenser la destruction de Twitter, pour bâtir un nouveau site Internet, et dans une certaine mesure, la transformation de mes méthodes de travail, je l'ai fait pour préparer une sorte d'Économiste Sceptique 3.0.

Mon plaisir à vulgariser la science économique, le scepticisme scientifique et l'économie de l'environnement est plus grand que jamais. Mon plaisir à échanger avec vous, y compris lorsque vous me faites part, avec bienveillance, de critiques constructives et argumentées, est plus grand que jamais. Ma volonté de continuer L'Économiste Sceptique est plus grande que jamais.

Nombre d'entre vous avez peut-être, sans doute, des questions sur cette période de turbulences, et sur ce que je prépare pour la suite de L'Économiste Sceptique. Pour y répondre en toute transparence, je vous donne rendez-vous le mercredi 22 novembre 2023 de 20 h à 21 h sur Microsoft Teams pour un Happy Hour spécial. Cet Happy Hour spécial sera ouvert à toutes et tous. Il vous suffit de vous y inscrire à cette adresse pour obtenir le lien de connexion.

Pour finir, je veux vous remercier. Merci de suivre mon travail. Merci de vous soucier de moi. Merci pour vos retours constructifs, qu'ils soient positifs ou négatifs. Merci pour vos questions. Merci pour vos commentaires. Merci pour vos partages. Merci pour votre soutien financier. Je m'estime chanceux d'être entouré par une communauté aussi positive, aussi engagée et aussi bienveillante.

Cette période de turbulence qui se referme n'a pas été simple. Je suis content qu'elle touche à sa fin. En partie, pour retrouver une forme de tranquillité. En partie, parce que le nouvel équilibre sur lequel je suis installé ouvre une superbe voie pour L'Économiste Sceptique. J'ai du contenu passionnant en préparation. J'ai des invités passionnants prévus pour les Cafés. Et j'ai hâte de vous présenter les autres nouveautés sur lesquelles je travaille.

Merci pour tout. Et en avant !

À bientôt sur L’Économiste Sceptique — et ailleurs,
Olivier