Une partie du Signal Économie est désormais payante

Une partie du Signal Économie est désormais payante

Pourquoi ai-je décidé de rendre payante une partie du Signal Économie ? La version courte : pour que Le Signal Économie continue à exister. La version longue est expliquée dans cette annonce.

Le projet du Signal Économie

Lorsque j’ai décidé de lancer Le Signal Économie, en septembre 2015 (oui, déjà deux ans et demi…) mon objectif était de transmettre ma fascination pour la science économique au plus grand nombre. Dès le départ, j’ai souhaité le faire en étant le plus proche possible du consensus scientifique, et surtout en me tenant le plus éloigné possible de la « vulgarisation » partisane qui est malheureusement la norme en France.

Le Signal Économie a pour ambition de transmettre l’état de la science économique, pas d’influencer politiquement ses lecteurs, auditeurs et spectateurs. Pourquoi ? Parce que les discussions partisanes conduisent presque systématiquement à une forme d’obscurantisme, et ce quelque soit le bord politique. Et avant de décider comment changer (ou non) le monde, il me paraît nécessaire d’avoir une idée de comment fonctionne ce monde. La science, ici économique, permet d’éviter de tourner en rond et, dans la mesure des connaissances fiables qu’elle a accumulé, d’éclairer le débat public pour que chacun décide en connaissance de cause.

Une autre raison qui m’a poussé à choisir une ligne éditoriale non-partisane est mon appétence pour les sciences (l’astrophysique notamment). J’adore être émerveillé, que l’on porte à ma connaissance des explications de phénomènes incroyables dont je n’avais même pas idée de l’existence quelques minutes auparavant. Sans dire que j’en suis capable (car j’ai le sentiment de partir de zéro pour l’économie, et donc de devoir tout inventer ou presque), c’est aussi une ambition que d’essayer de créer chez mon lecteur, auditeur ou spectateur ce même wow factor que j’adore tant – mais cette fois sur des questions économiques.

Quand je vois la variété politique des personnes qui me suivent sur Twitter, Facebook ou Youtube (ou de la variété politique des gens qui m’insultent parfois sur ces mêmes réseaux sociaux…), je me dis que j’ai réussi à suivre cette ligne non-partisane. Quant à l’objectif de transmettre de l’émerveillement, il y a encore du travail à ce sujet – mais il s’agit de toute façon d’un objectif de long terme.

Toutefois, un troisième objectif n’a pas été atteint : Le Signal Économie n’est pas viable économiquement. Et cela met aujourd’hui en péril son existence même. Quelque chose doit donc changer.

Comment financer les « petites » communautés ?

Écrire un article comme celui sur le coût de l’Étoile de la mort de Star Wars demande des heures de travail. Et lorsque je propose aux lecteurs et lectrices de faire des dons, cela ne fonctionne pas : en un an, j’ai reçu… 20€ de dons. C’est moins que le coût mensuel du serveur qui héberge le site !

J’ai toujours été réticent à l’idée de rendre le contenu du Signal Économie seulement accessible à celles et ceux qui ont les moyens de payer un abonnement. Mais cela fait deux ans et demi que je cherche un modèle compatible avec cette ambition, et je n’en n’ai trouvé aucun (et cela ne m’intéresse pas de transformer Le Signal Économie en machine à récolter des subventions publiques). Il a donc fallu que je fasse des compromis.

C’est d’autant plus vrai que Le Signal Économie n’a pas l’audience d’un e-penser, d’un Dirty Biology et autre Tronche en Biais : même si seulement 1 spectateur sur 1.000 fait un don sur Tipeee par exemple, on parle d’audiences de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de personnes. Cela permet à chacune de ces chaînes YouTube de dégager un revenu (brut) de l’ordre de 2.500€ par mois sur ces plateformes participatives. Mais comme je le disais, Le Signal Économie n’a pas une telle audience1Je ne parle même pas de la publicité, en baisse ces derniers temps et qui laisse les créateurs reposant sur elle pour se financer face à l’arbitraire de plus en plus intenable de YouTube..

Il faut donc chercher un autre modèle économique pour les « petits » projets comme celui-ci, projets qui n’ont (pour l’instant ?) pas eu la chance de voir leur audience exploser à un moment ou à un autre. Même si vous n’êtes pas des centaines de milliers à me suivre, je ne vois pas pourquoi cela devrait m’empêcher de continuer à vous proposer du contenu sérieux, exigeant et beau, et ce de manière régulière.

Le moment est idéal

La situation est d’autant plus critique que je suis au chômage depuis septembre 2017, qui plus est en ayant perdu une part significative de mon allocation mensuelle à cause d’un arrêt-maladie de deux mois survenu un peu avant la fin de mon contrat avec l’Université de Lorraine (si vous pensez que c’est injuste, bienvenue au club…). En d’autres termes, financièrement je traverse une période compliquée.

J’ai aujourd’hui deux options à ma disposition :

  1. Chercher du travail, comme data scientist. J’ai déjà eu des contacts assez sérieux qui suggèrent que je n’aurai pas trop de difficulté à trouver. Et c’est payé plusieurs milliers d’euros par mois, ce qui résoudrait instantanément mes problèmes financiers. Le souci ? Puisqu’il s’agit d’emplois à temps complet, cela impliquerait très certainement la fin du Signal Économie
  2. Dégager un revenu sur Le Signal Économie, d’abord pour me permettre de ne plus avoir à financer sur mes fonds personnels les dépenses du site, ensuite pour en tirer un (même modeste) revenu pour m’aider à payer les factures de ma vie quotidienne, enfin pour pouvoir investir sur le site et le développer

La première option serait la plus rémunératrice, et d’une certaine manière la plus « facile », mais sans dire que l’argent ne compte pas, mon objectif est de faire un travail qui me donne du plaisir – et qui en donne aux autres. Au-delà de l’aspect purement intellectuel de transmettre la science économique, je prends également beaucoup à interagir avec vous sur Facebook, Twitter, YouTube, dans les commentaires, en face-à-face ou encore ailleurs. Votre enthousiasme est un motivateur puissant.

C’est donc sans surprise que plutôt que chercher du travail, j’ai décidé de tenter ma chance avec Le Signal Éonomie. Ma situation personnelle est certes délicate, mais justement : l’occasion est belle pour me jeter à l’eau. J’ai encore droit à un an et demi d’allocations chômage, ce qui a deux avantages :

  • puisque je suis inoccupé, je peux consacrer tout le temps nécessaire au développement du Signal Économie (j’ai certes la rédaction de ma thèse à achever, mais il me semble que vu mes délais, mon avancée et les objectifs que je me suis fixé, je peux faire les deux choses en même temps sans en sacrifier aucune)
  • au-delà de la pression financière de court terme, j’ai un an et demi pour convaincre un nombre suffisamment élevé de personnes de s’abonner pour faire du Signal Économie mon activité principale. Si je me réfère à l’expérience d’autres auteurs ayant choisi une stratégie similaire à la mienne, c’est un horizon qui me semble réaliste

Vous l’aurez compris, au-delà de l’urgence (voire même du danger), les planètes sont alignées pour lancer cet abonnement.

Un abonnement, mais pour quel contenu ?

Si vous décidez de vous abonner au Signal Économie (et je vous encourage vivement à le faire ?), vous accéderez à deux formats de contenu exclusif :

  • les enquêtes (une à deux par mois), où j’approfondis une question relative à l’économie dans un long format
  • les liens partagés (du lundi au vendredi à 7h30, heure de Paris), où je diffuse et commente des articles intéressants en lien avec l’économie

Le contenu reservé aux abonnés est identifié par une étoile ★ au début de son titre.

Concernant le contenu que j’ai déjà publié gratuitement, un point important : il restera gratuitement accessible. L’abonnement ne porte que sur du nouveau contenu. Cela a deux conséquences :

  • il faudra un peu de temps pour que le volume de contenu payant s’étoffe
  • pour cette raison, je propose une réduction de -50% sur le prix de l’abonnement le temps que tout se mette en place

À ce propos, je peux annoncer que si vous avez un abonnemment en cours lorsque la réduction s’achèvera, vous pourrez continuer à bénéficier de la réduction pendant six mois (soit une économie de 29,94€, possiblement plus).

De manière générale, je veux que cet abonnement fonctionne de manière intelligente : il ne s’agit pas de vider vos poches pour remplir les miennes, mais de permettre au Signal Économie d’être viable sans renier les principes qui ont présidé à sa création – et notamment, qu’il reste accessible au plus grand nombre.

Pour cette raison, l’abonnement ne portera pas sur le podcast ni les vidéos : ces derniers resteront gratuitement accessibles. J’en profite d’ailleurs pour annoncer deux choses :

  • le podcast va reprendre dans les prochaines semaines, à un ryhtme mensuel
  • je vais expérimenter la diffusion d’un vlog une fois par semaine (le mercredi à 16h) pendant quelques semaines. Celui sur l’obsolescence programmée a bien marché, il y a peut-être un quelque chose à faire avec ce format

Par ailleurs, chacun.e aura gratuitement accès à deux contenus payants par mois2Ce nombre est susceptible d’évoluer. Il peut s’agir de deux enquêtes, de deux liens partagés, ou d’un lien partagé et d’une enquête.. Forcer quelqu’un qui ne ferait que passer sur le site à payer pour lire un article n’aurait pas de sens :

  1. la probabilité que cette personne paye est proche de zéro
  2. autant lui permettre de lire l’article qu’elle est venue chercher, si ça se trouve ça lui donnera envie d’en lire d’autres !

Il me semble que la formule que j’ai bâti est équilibrée : les abonnés ont accès à un contenu original dans des conditions à mon sens raisonnables, et les non-abonés ont toujours accès à du contenu (le podcast, les vidéos et les deux articles gratuits par mois). Ainsi, Le Signal Économie a une chance de devenir viable tout en continuant à proposer du contenu au plus grand nombre – et pas uniquement à celles et ceux qui ont les moyens de se payer un abonnement.

Un abonnement, mais à quel prix ?

Vient maintenant la question peut-être la plus épineuse : combien coûte cet abonnement ?

Le prix final est de 9,99€/mois (sans engagement), et comme je l’ai annoncé plus haut il fait l’objet d’une réduction le temps du lancement – à 4,99€/mois3Lorsque le nombre d’abonnés sera suffisamment pour me permettre d’acheter cette extension, une formule annuelle plus avantageuse que la formule mensuelle sera également proposée.. La durée de cette promotion n’est pour l’instant pas fixée.

Ce prix vous semble peut-être élevé, et en un sens c’est par choix. Lorsque l’on dispose d’une « petite » communauté, il est en effet nécessaire de pratiquer des prix relativement élevés si l’on veut que l’abonnement fonctionne. Toutefois, je pense que ce prix élevé est justifié. D’une part, s’il est trop élevé, vous avez toujours la possibilité d’écouter les podcasts, de regarder les vidéos et d’accéder à deux contenus payants par mois. L’offre gratuite du Signal Économie est en elle-même attractive. D’autre part, j’ai mis les moyens pour que les abonnés profitent d’un abonnement de qualité. En d’autres termes : vous en aurez pour votre argent. Laissez-moi détailler.

Tout d’abord, sur la forme : j’ai choisi un thème graphique élégant, avec un soin particulier porté sur le confort de lecture (y compris sur mobile). J’ai également passé du temps à faire en sorte qu’il soit beau4J’ai par exemple littéralement passé des heures à concevoir la boîte des liens partagés..

Surtout, sur le fond : vous le verrez, je ne me moquerai pas de vous. Que ce soit sur les liens partagés ou avec les enquêtes, puisque vous me payez pour les écrire, cela implique que je peux passer des heures à les produire sans me dire que c’est en pure perte. Restez à l’écoute, car je pense que l’enuqête à venir sur le coût de l’Étoile de la mort vous convaincra de mon effort à produire du contenu de grande qualité. Et les liens partagés déjà publiés peuvent d’ores et déjà vous donner une idée de ce que je veux offrir aux abonnés.

Une autre force de cette formule d’abonnement est que vous vous abonnez à un média indépendant, c’est-à-dire qui ne dépend de personne. Cela implique au moins deux choses :

  1. ma liberté éditoriale est totale, et comme il n’y pas de publicité sur Le Signal Économie, je n’ai de comptes à rendre qu’aux abonnés, lecteurs, spectateurs et auditeurs
  2. vous pouvez me proposer des thèmes à traiter, et toutes les suggestions seront discutées. C’est donc aussi vous qui produisez Le Signal Économie

Bien évidemment, si l’actionnaire principal du Signal Économie était une multinationale des médias, l’abonnement serait certainement moins cher. Mais ma liberté éditoriale serait aussi moins grande. Et je ne parle pas de la difficulté à établir un contact régulier entre les abonnés et les auteurs dans une grosse machine comme un magazine ou un quotidien qui emploie des dizaines de journalistes…

Pour toutes ces raisons, malgré ce prix en apparence élevé j’espère vous convaincre de donner une chance à cet abonnement !

Un pari qui peut marcher

Pour conclure, je pense que l’abonnement peut fonctionner. Vous l’avez compris, sa formule est équilibrée, que ce soit sur l’articulation gratuit/payant ou en termes tarifaires. Et je compte sur les vlogs hebdomadaires pour faire connaître Le Signal Économie et (je l’espère) recruter de nouveaux abonnés.

Surtout, je n’ai pas besoin d’avoir des dizaines de milliers d’abonnés pour que Le Signal Économie soit viable. Je travaille dessus seul (et je n’ai pas prévu d’embaucher quelqu’un pour m’aider, en tout cas pas dans l’immédiat), et même si j’ai pour l’instant du mal à les assumer, les coûts de fonctionnement sont raisonnables (moins de 100€ par mois). Le point d’équilibre pour que Le Signal Économie génère un revenu qui me permette d’en faire mon activité principale est autour de 400 abonnés. C’est élevé sans être déraisonnable – en sachant que j’ai un an et demi pour atteindre ce nombre.

J’ai essayé d’offrir gratuitement l’intégralité du Signal Économie le plus longtemps possible, mais ça n’est désormais plus possible – et croyez-moi, je le regrette. Mais comme je vous le disais, la période me paraît idéale pour essayer de passer à la vitesse supérieure. Un Signal Économie en partie payant est préférable à plus de Signal Économie du tout.

Enfin, pour des questions de transparence je ferai sur le forum des points réguliers sur l’évolution du nombre d’abonnés5Je ne pense toutefois pas communiquer le nombre exact d’abonnés, pour d’évidentes raisons de concurrence. et l’aspect financier du site.

Si vous souhaitez en discuter, j’ai créé un sujet de forum dédié (et pour éviter l’éclatement des discussions, je ferme exceptionnellement les commentaires ici). N’hésitez pas à vous exprimer, votre avis m’intéresse. Et n’hésitez pas non plus à essayer l’abonnement ! Comme il est mensuel et sans engagement, vous pouvez le tester sans vous ruiner.

Souhaitez-moi bonne chance, et j’espère vous compter rapidement parmi les abonnés au Signal Économie !

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