Sophisme de la solution parfaite
Le sophisme de la solution parfaite consiste à vouloir réfuter un argument au prétexte qu’il n’expliquerait pas l’intégralité du phénomène étudié, ou à refuser une solution qui ne serait pas efficace à 100%.
Précisions
Il s’agit d’un argument fallacieux car la question n’est pas tant d’avoir une explication « idéale » à un phénomène ou une solution « idéale » à un problème, que d’en avoir une moins mauvaise qu’aucune.
Si l’explication ou la solution est bancale mais meilleure que ne rien dire ou ne rien faire, il faut favoriser cette explication – pour la solution, il peut y avoir des enjeux moraux et politiques qui rendent la situation plus compliquée.
Exemples
- « Les économistes n’ont pas su prévoir la crise de 2007-2009, c’est la preuve que les modèles de la science économique ne servent à rien. »
- Un modèle ne sert pas nécessairement à prévoir ce qu’il va se passer dans le futur. En outre, ça n’est pas parce qu’une prévision est ratée que le modèle sous-jacent doit être abandonné : s’il n’y a pas de meilleure modèle à disposition, avoir un modèle imparfait est souvent préférable à ne pas avoir de modèle du tout.
- « Le modèle socio-psychologique n’explique pas l’observation ufologique X, c’est donc qu’il est faux. »
- Le modèle socio-psychologique n’a pas vocation à expliquer 100% des observations de PAN. Lui reprocher de ne pas expliquer l’observation X ne permet pas de déduire qu’il est faux pour toutes les autres observations où l’on pense qu’il s’applique.
- « Il ne sert à rien de se vacciner car les vaccins ne sont pas efficaces à 100%. »
- On peut effectivement tomber malade après avoir été vacciné. Cela ne retire pas aux vaccins leurs propriétés protectrices au niveau de la population.
- « Il ne sert à rien d’implémenter la politique sociale X à cause des fraudeurs. »
- Le problème est qu’il y aura toujours des fraudeurs, quel que soit le système et la politique considérée.