Sceptiques, ne dunkez plus sur les réseaux sociaux

Le dunking est une pratique répandue sur les réseaux sociaux (et notamment Twitter) qui consiste à répondre à quelqu’un en quelques mots en espérant pointer une contradiction ou une erreur. Si possible en essayant de clasher un peu, pour faire du drama et se faire mousser un peu.

Le dunking n’est pas du troll, car le troll est surtout là pour jeter de l’huile sur le feu. Le dunker, lui, a des intentions différentes. Il peut même avoir raison, et faire une remarque dont le fond est légitime.

Voici un bel exemple de dunking (raté) :

Cela étant, le dunking n’est pas une forme de débat. C’est un artifice rhétorique dont l’objectif est plus ou moins de ridiculiser l’autre – et sans doute aussi de flatter notre propre égo en montrant au monde en quelques mots à quel point moi, j’ai compris le sujet abordé. Pour cette raison, il me semble que c’est une pratique à bannir de l’arsenal sceptique, au même titre que les attaques personnelles, les argumentations sans preuves et autres sophismes et paralogismes.

Je ne dis pas qu’il est facile de résister à l’envie de dunker, en particulier sur Twitter qui est aujourd’hui devenue une machine à dunker. Mais je pense qu’il faut tout faire pour résister à cette envie. En particulier, j’ai ces deux pistes en tête :

  • Se demander ce qu’a réellement voulu dire la personne en face, avant de l’attaquer pour des propos que l’on a peut-être mal compris…
  • En cas de doute, questionner la personne pour lui demander d’étayer ses propos, bien évidemment sans agressivité et en lui laissant, jusqu’à preuve du contraire, le bénéfice du doute

En tant que sceptiques, nous voulons diffuser au plus large l’esprit critique. Ce qui nous réunit est sans doute la volonté d’éviter que les gens ne se fassent avoir par les bullshiteurs de tous ordres. Cela fait de beaucoup d’entre nous des passionné.e.s. Mais cette passion ne doit pas être une excuse à des comportements détestables. Au contraire même !

J’y reviendrai sans doute dans de futures publications, mais cela n’implique pas non plus qu’il faille être tendre lorsque l’on se place dans un rôle de contre-pouvoir, et que l’on demande des comptes à des personnes ayant une forme de pouvoir comme les politiques ou les journalistes.

Mais je ne suis pas certain que si pour lutter contre le bullshit nous utilisons des méthodes de brutes, nous (et la société dans son ensemble) y gagnons réellement au change…