Linda Yaccarino confirme que le nombre d’utilisateurs de X diminue
Un nombre d’utilisateurs en baisse correspond à ce qui arriverait à une plateforme dont les externalités de réseau se délitent
X, anciennement Twitter, survivra-t-il à Elon Musk ? Tout laisse à croire que la plateforme est en train de se déliter. Pour autant, la mesure de ce possible délitement repose principalement sur des données externes à X. Or, il est raisonnable de penser que des données externes ne sont pas aussi fiables que les données internes de X.
Dans une récente (et d’après moi, catastrophique) interview, Linda Yaccarino, la PDG de X, annonce que X a 225 millions d’utilisateurs actifs quotidiens.
Lorsque Elon Musk a racheté Twitter en octobre 2022, Twitter avait environ 240 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. 225 millions d’utilisateurs actifs quotidiens impliquent donc une baisse de 6 % du nombre d’utilisateurs, et ce, en moins d’un an. Cette baisse n’est pas le signe d’une plateforme qui se porte bien.
Un autre élément qui alimente ma suspicion que X se porte mal est la manière dont Linda Yaccarino répond aux questions. Ou plutôt, la manière dont elle ne répond pas aux questions. Elle ne répond jamais directement à la question, pourtant clairement posée par Julia Boorstin, du nombre d’utilisateurs. Le passage ci-dessous (à partir de 16:26) est révélateur : plutôt que de répondre avec des données, elle se lance dans une sorte d’anecdote. L’histoire que raconte l’anecdote est intéressante, mais c’est une histoire qui ne répond pas à la question.
Si vos données sont bonnes, vous n’avez qu’une seule envie : les diffuser partout, dès que l’occasion se présente. Que Linda Yaccarino ne le fasse pas suggère que les données internes de X ne sont pas bonnes.
La réponse de Linda Yaccarino alimente d’autant plus ma suspicion sur l’état de X que dans sa réponse, elle parle du “temps passé sur l’application”, mesuré en secondes. Il s’agit d’une métrique non-standard pour mesurer l’usage d’une plateforme. Comme je l’écrivais dans cet article, le recours à une métrique non-standard suggère que les métriques standards ne sont pas bonnes. Et donc qu’il faut recourir à des métriques non-standard pour parvenir à raconter une histoire dans laquelle la plateforme, ici X, serait en bonne santé.
Bien sûr, je peux me tromper. Mais les non-réponses de Linda Yaccarino, et son recours à des métriques non-standard, sont exactement les arguments qu’utiliserait la PDG d’une entreprise en déclin, qui essaie de convaincre son auditoire que l’entreprise n’est pas en déclin.
Le temps dira ce qu’il adviendra de X. Pour ma part, je suis de moins en moins optimiste.