Le jour d'après le Brexit
Fin du live
Il est 19h57, et nous sommes le vendredi 24 juin 2016. C’est ici que s’achève ce live sur Passeur d’Éco. L’exercice est inédit pour moi, et j’espère qu’il vous aura permis d’y voir un peu plus clair sur les conséquences possibles du Brexit sur l’économie britannique. Il m’a semblé important que Passeur d’Éco soit présent sur un tel évènement.
Le moment était historique, et il ne fait pas de doute que l’histoire ne s’arrête pas là. Si vous avez des questions, maintenant ou plus tard, par rapport au Brexit ou sur tout sujet économique n’hésitez pas à me les poser. C’est ainsi que fonctionne Passeur d’Éco !
L’article actuel restera en ligne, et vous pourrez donc vous y référer dans le futur (ou y revenir à tête reposée).
Je souhaite enfin remercier Marine, Emmanuel et Romain sans qui, chacun pour des raisons différentes, je n’aurai pu faire ce live. Merci à eux !
Nota : j’avais proposé sur les réseaux sociaux de tenir un live vidéo sur Facebook à 20h30, malheureusement je ne suis plus en capacité à l’assurer. Toutes mes excuses.
[toc]
Ce sont les gros titres du jour : les électeurs du Royaume-Uni ont voté à quasiment 52% pour sortir de l’Union Européenne. Or, je vois pas mal de gens sur Twitter se demander si ce résultat est une bonne ou une mauvaise chose. Essayons de regarder cela ensemble, avec ce live de #AskPasseurEco !
Référendum au Royaume-Uni : 51,9 % des votants se sont prononcés en faveur du « Brexit » https://t.co/QZ3BtFRHAC
— Le Monde (@lemondefr) June 24, 2016
Quelles conséquences attendre de ce départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne ?
Il est à ce stade très difficile de répondre à cette question. La raison est simple : aucun autre pays n’a jamais quitté l’Union Européenne, il nous manque un point de comparaison. Ce qui est certain, cependant, est qu’il y aura des conséquences – et que pour nombre d’entre elles, elles sont déjà en marche.
Pour résumer, le problème est que le Royaume-Uni entre dans une énorme phase d’incertitude sur son avenir – et il n’y a rien de pire que l’incertitude en économie.
Conséquences monétaires
[12h29] Quelles sont les conséquences de la chute de la livre sterling face au dollar ?
Elles sont de deux ordres :
- Les exportations britanniques sont désormais moins coûteuses : c’est comme si les prix de vente à l’étranger avaient baissé (alors que le montant en livres reçu reste le même). C’est donc une bonne chose pour l’industrie britannique, qui va pouvoir vendre plus (baisse des prix) et faire des profits plus élevés (baisse des prix sans avoir à ne rien faire)
- Les importations britanniques sont plus coûteuses. Cela va réduire le pouvoir d’achat des ménages anglais, et augmenter les coûts de production des entreprises locales. Pire, le prix du pétrole va aussi augmenter – et ça, c’est la plus mauvaise des nouvelles.
Un troisième problème est que cette baisse du cours de la livre sterling n’était pas du tout prévue. Et ça, en général, ça n’est pas une bonne chose pour l’économie.
Dans l’ensemble, il y a donc des gagnants et des perdants à cette baisse très violente du cours de la livre sterling. Il est bien évidemment impossible de dire à ce stade si, dans l’ensemble, l’économie britannique en aura plutôt profité ou non, mais on peut raisonnablement penser que l’effet total sera plutôt négatif (à cause du pétrole).
[11h37] Après un gros choc en début de matinée, le taux de change entre la livre sterling et le dollar se redresse légèrement. Mais ce qu’il se passe ici est probablement à l’image de ce qui va arriver à l’économie britannique dans son ensemble : un gros choc très violent, qui demandera du temps pour s’en remettre.
[10h] La livre sterling a lourdement chuté face au dollar : à 10h, environ -8%. Cela signifie que les investisseurs vendent énormément de livres sterling (contre des dollars), pour la simple et bonne raison qu’ils craignent les conséquences du Brexit sur l’économie britannique.
Conséquences financières
[17h29] Alors que le Brexit est (pour l’instant) une bonne nouvelle pour les finances publiques françaises, ça sera très certainement moins le cas pour les finances publiques britanniques. Car outre la probable récession qui s’annonce (la question étant de savoir quelle sera son ampleur plutôt que si elle arrivera), la crise de confiance des investisseurs financiers va très certainement rendre la dette publique coûteuse pour le gouvernement britannique.
Chiffre de la semaine : #Brexit et impact dette publique/ PIB : 2,7% en 2017 et 4,5% en 2018, https://t.co/zAhyW1VxQq via @bsi_economics
— BSI Economics (@bsi_economics) June 24, 2016
[13h18] Le Brexit est une bonne nouvelle pour les finances publiques françaises (et probablement de tous les pays de la zone euro) : craignant l’incertitude de la situation britannique, les investisseurs se tournent vers les dettes publiques de ces pays. Résultat ? Des taux d’intérêt très bas, qui vont permettre à l’État français d’emprunter à un coût plus faible.
La France est redevenue la 5ème économie mondiale grâce au #Brexit. Et taux à 10 ans sont au + bas historique Merci! pic.twitter.com/XHFPjjyAbX
— Guillaume 2 Calignon (@gcalignon) June 24, 2016
[11h34] La Banque Centrale Européenne prend également la parole pour dire qu’elle continuera à « remplir sa responsabilité » pour avoir une monnaie et des marchés financiers stables dans la zone euro. Tout doucement, les marchés devraient se calmer.
https://twitter.com/MarieCharrel/status/746274077980168192
[11h] L’agence de Standard & Poors indique que le Royaume-Uni va perdre son AAA. Cette note est un indicateur (pas toujours très bon) de la « qualité » d’un actif financier (une action, une dette, etc.). Ici, ce AAA concerne les obligations du gouvernement britannique, c’est-à-dire ses emprunts. Une baisse de cette note signifie donc que les emprunts gouvernementaux sont désormais de moins bonne qualité. La conséquence ? Il va être probablement plus coûteux pour le gouvernement britannique de s’endetter sur les marchés financiers. Ça n’est pas une bonne nouvelle.
Standard and Poors indique que le Royaume Uni va perdre son AAA #brexit https://t.co/2ruQLk0mCD
— Gauthier Vermandel (@gVermandel) June 24, 2016
[10h30] La Banque d’Angleterre déclare qu’elle est « prête » à injecter jusqu’à 250 milliards de livres pour calmer les marchés. Cela ne veut pas dire qu’elle va réellement le faire, car lorsque les marchés financiers paniquent il suffit parfois que la banque centrale dise qu’elle soit « prête » à faire quelque chose pour les calmer.
L’institution a annoncé, vendredi matin, qu'elle était prête "à injecter 250 milliards de livres" https://t.co/uTeGN0Lqv0
— Le Monde Live (@lemondelive) June 24, 2016
[10h] Les bourses mondiales chutent également lourdement. La raison est assez similaire quant à la chute de la valeur de la livre sterling face au dollar : les investisseurs craignent l’incertitude du Brexit, et décident de vendre les actions des entreprises susceptibles d’être touchées par les conséquences négatives de ce dernier. Leur objectif est de vendre maintenant « pendant qu’il est encore temps », pour minimiser les pertes.
Par ailleurs, les banques européennes perdent lourdement sur les marchés financiers.
Les banques européennes s'effondrent : RBS – 34%, BNP Paribas – 18%… Réunion de la BCE prévue à 10h ce matin pic.twitter.com/clhLHQCzO7
— Guillaume Maujean (@gmaujean) June 24, 2016
Conséquences économiques
[19h38] Outre le coût économique immédiat du Brexit, le choc sur les universités risque aussi de se traduire par une croissance réduite dans dix ou vingt ans. La raison est assez simple : sur le long terme, la croissance économique s’explique principalement par l’innovation. Et au cœur de l’innovation il y a bien évidemment la recherche (publique comme privée). Or, les universités risquant d’avoir besoin de quelques années pour digérer le choc du Brexit, leur production scientifique risque d’être réduite pendant cette même période – et donc l’innovation, et la croissance.
Brexit : les universités britanniques sous le choc https://t.co/Tsnc0bTR9m via @EducPros
— Cécile Peltier (@CcilePeltier1) June 24, 2016
[19h13] D’autres estimations du coût de la sortie par personne laissent à penser qu’il sera de l’ordre de 1000€/an par ménage entre aujourd’hui et 2020 (et de l’ordre de quatre fois plus si on compte jusqu’en 2030). Cette baisse provient de la récession économique qui sera très probablement causée par le Brexit. Cette récession est (notamment) due aux trois facteurs suivants :
- L’incertitude déclenchée par le Brexit lui-même : que va-t-il se passer désormais ? Dans le doute, les agents économiques vont attendre, aussi bien pour acheter que pour investir. C’est comme si l’économie était « mise en pause », l’empêchant forcément de croître pendant la durée de cette pause
- La perte de l’accès au marché unique. Aujourd’hui, pour une entreprise britannique il n’y a aucune différence entre vendre localement ou vendre dans un autre pays européen. Cette facilité va disparaître, réduisant mécaniquement les exports britanniques. Parallèlement, les importations provenant des autres pays européens vont devenir plus coûteuses. Cela va réduire le pouvoir d’achat des ménages britanniques, et donc les débouchés commerciaux des entreprises nationales. C’est un peu comme s’il y avait une « double peine »
- L’isolement financier. C’est un peu la contrepartie financière de la perte de l’accès au marché unique : comme il va désormais exister des barrières entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni pour les biens et services, les flux de capitaux vont eux aussi être confrontés à diverses nouvelles barrières. Cela va rendre plus difficile le financement des investissements, et donc le développement des entreprises.
À noter que les estimations du coût de la sortie britannique n’incluent pas un scénario (catastrophe) où le pays éclate. Il va de soi que ce scénario ferait peser de nombreux coûts supplémentaires sur l’économie britannique.
The likely economic damage from leaving the EU – final assessment by @CEP_LSE @TheIFS @NIESRorg directors, #Remain: https://t.co/4ZCHS1CaVq
— Romesh Vaitilingam (@econromesh) June 23, 2016
[18h18] Quels sont les intérêts respectifs du Royaume-Uni et de l’Union Européenne dans les négociations qui vont s’ouvrir ?
Pour faire simple, l’intérêt du Royaume-Uni est de rester le plus intégré possible à l’Union Européenne, pour réduire au maximum le coût de sa sortie. Toutefois, est-ce que l’Union Européenne a elle intérêt à être « conciliante » avec le Royaume-Uni ? Pas si sûr…
Une sortie « pas trop coûteuse » disons du Royaume-Uni donnerait un argument supplémentaire aux autres partis d’extrême-droite d’Europe, qui réclament la même chose (par exemple en France avec le Front National). Du type « vous voyez, c’est pas si terrible en fait ». Politiquement, l’intérêt de l’Union Européenne est donc de punir le Royaume-Uni, en lui imposant des conditions drastiques, pour contrecarrer le discours de ces partis.
Le résultat dépendra de rapports de force politiques internes à l’Union Européenne.
[17h42] Les cas de la Norvège ou de la Suisse montrent qu’il est possible d’être étroitement intégré avec l’Union Européenne sans en être membre. Est-ce que la relation entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne sera de ce type ?
#Brexit, quel avenir pour les low-cost britanniques et le transport aérien européen? https://t.co/TQNF6Kx5y6 #avgeek
— Fabrice Gliszczynski (@FGliszczynski) June 24, 2016
[17h36] Sur le front de l’emploi, Airbus a par exemple 100.000 salariés sur le sol britannique. Que vont-ils devenir ? On craint que 500.000 emplois soient détruits suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.
#Brexit M #Lahoud DG @AirbusGroup nous avons 3 usines 15000 salariés et représentons 100 000 #emplois au UK
— VéroniqueGuillermard (@vguillermard) June 24, 2016
Chiffre de la semaine : #Brexit et impact dette publique/ PIB : 2,7% en 2017 et 4,5% en 2018, https://t.co/zAhyW1VxQq via @bsi_economics
— BSI Economics (@bsi_economics) June 24, 2016
[12h49] D’après Thomas Sampson, économiste de la London School of Economics, le coût du Brexit sera (à court terme) compris entre 1,3% et 2,6% du PIB. Cela équivaut à une à trois années de bonne croissance perdues.
Au niveau individuel, il est probable qu’à long terme le revenu baisse de l’ordre de 6 à 12% – et ce pour toutes les classes sociales. C’est une chute considérable.
#entretien Avec le Brexit, "Le revenu des plus pauvres des Britanniques pourrait perdre 12,5 % " (Thomas Sampson) https://t.co/Saxm0l2nBo
— Martin Anota (@martin_anota) June 24, 2016
[11h15] C’est tout à fait anecdotique mais la chute de la livre sterling a fait repasser le PIB de la France devant le PIB du Royaume-Uni (qui passe donc de la 5ème plus grande économie du monde à la 6ème).
The UK is no longer the world's 5th largest economy. The £ has fallen so far that France has overtaken us. #EUref
— The London Economic (@LondonEconomic) June 24, 2016
[11h15] Un point désormais critique pour l’économie britannique va être la négociation pour accéder au marché de l’Union Européenne, négociation qu’il va falloir reprendre de zéro (ou presque). Le risque, pour le Royaume-Uni, est que l’Union Européenne se montre très dure, pour le « punir » et ainsi dissuader tout autre pays qui voudrait quitter l’Union sans pour autant en subir toutes les conséquences.
L'UE ne pourra qu'être dure dans sa future négociation avec le Royaume Uni si elle ne veut pas que d'autres pays suivent le #Brexit
— Gauthier Vermandel (@gVermandel) June 24, 2016
[10h45] Au moins le temps que le Royaume-Uni négocie un traité avec l’Union Européenne, il est désormais considéré comme un partenaire commercial « extérieur ». Cela signifie qu’il va subir ce que l’on appelle « l’effet de frontière » en commerce international : lorsque deux régions voisines sont séparées par une frontière politique forte, leur commerce peut se réduire jusqu’à 75%. Or, les partenaires commerciaux principaux du Royaume-Uni restent les pays européens. Les entreprises britanniques tournées vers l’Europe risquent de souffrir – et leurs employés avec…
UK decides no rules from Brussels anymore. UK access to single market will be impossible. UK will trade with EU like China & US
— Paul De Grauwe (@pdegrauwe) June 24, 2016
[10h] De nombreux banquiers déclarent que la période d’incertitude qui s’ouvre va bloquer un nombre important de décisions d’investissements. Cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’emploi, dans quelques mois ou dans quelques années.
Par ailleurs, il est possible que l’accès au marché européen du Royaume-Uni devienne plus difficile. Le risque est que cela se traduise par un nombre important de délocalisations, des entreprises installées au Royaume-Uni qui retournent sur le continent.
Le gouvernement britannique a estimé qu’en cas de sortie de l’Union Européenne, il se pourrait que le Royaume-Uni voit sa richesse nationale baisser de 7% d’ici 2030. Pour comparer, même en continuant avec une croissance faible de 0,5% par an, la France verrait sa richesse nationale augmenter de 7% d’ici 2030.
Conséquences politiques
Un éclatement du Royaume-Uni à venir ?
[13h01] La Première Ministre écossaise va plus loin, en remettant clairement sur la table l’option d’un référendum.
Ecosse : la première ministre relance l’option d’un nouveau référendum sur l’indépendance https://t.co/QZ3BtFA6J4
— Le Monde (@lemondefr) June 24, 2016
[10h] La Première Ministre écossaise a déclaré que « l’Écosse voit son avenir dans l’Union Européenne ». Est-ce que cela va ouvrir vers un nouveau référendum sur le maintien de l’Écosse dans le Royaume-Uni ?
#BREXIT "L'Ecosse voit son avenir au sein de l'UE", déclare sa Première ministre https://t.co/JHOI4ollNy #AFP pic.twitter.com/9Tu8ofPzSl
— Agence France-Presse (@afpfr) June 24, 2016
[10h] Le Premier Ministre d’Irlande du Nord a demandé un référendum sur la réunion des deux Irlande.
Sinn Fein calls for a vote on a united Ireland https://t.co/CLRDOzjfgE pic.twitter.com/1vif9ulTTk
— The New York Times (@nytimes) June 24, 2016
[10h] La dispute territoriale entre l’Espagne et le Royaume-Uni à propos de Gibraltar se réouvre.
#BREAKING Brexit: Spain proposes 'shared sovereignty' over Gibraltar
— AFP News Agency (@AFP) June 24, 2016
Une crise politique au Royaume-Uni
[17h24] Est-ce que le résultat du référendum aurait été différent avec un système de vote différent ? C’est fort probable. Car le scrutin à un seul tour comme celui pratiqué au Royaume-Uni hier n’est pas le seul qui existe. Et à mode de scrutin différent, il peut arriver qu’on ait des résultats différents (alors que tout le monde aurait voté pareil !).
Brexit + babyboomers = super exemple des difficultés méthodo de la démocratie.Ps simple de prendre des décisions collectives représentatives
— Léo Grasset (@dirtybiology) June 24, 2016
[11h48] La campagne sur le Brexit a parfois été perçue comme très hystérique, notamment parce qu’elle a plus porté sur l’immigration que réellement sur les aspects positifs et négatifs de l’appartenance à l’Union Européenne par le Royaume-Uni.
https://twitter.com/VictoriaMonro/status/746271123692724224
[10h] David Cameron a annoncé qu’il allait démissionner.
David Cameron resigns following vote for Brexit – live https://t.co/hFeHKxukFg
— The Guardian (@guardian) June 24, 2016
Des tensions en Europe
[12h56] Qui sera le prochain ? Maintenant que le Royaume-Uni est à l’extérieur de l’Union Européenne, d’autres pays pourraient lui emboîter le pas…
Teneo Intelligence's Brexit spillover thermometer. Has Czech as high risk; Poland, Hungary at medium pic.twitter.com/gbesEVVdWG
— bne IntelliNews (@bneintellinews) June 24, 2016
[11h10] Le référendum britannique a été décidé par David Cameron (droite), sous la pression du parti UKIP (extrême-droite). L’Union Européenne est en effet une « cible » pour les partis d’extrême-droite européens. Le résultat du vote britannique accrédite donc la rhétorique des partis d’extrême-droite européens.
Now the carousel starts. Expect Italy's and France's populists to follow, especially if mkts don't hit UK too hard https://t.co/msrZdBmPOA
— Silvia Merler (@SMerler) June 24, 2016
Marine Le Pen exulte et réclame un « Frexit » https://t.co/72aeE1kC83 pic.twitter.com/F1Y79smKMb
— Le Monde Politique (@lemonde_pol) June 24, 2016
Et concrètement, on fait quoi ?
[13h22] Maintenant que le résultat du vote est connu, il va falloir organiser concrètement la sortie du Royaume-Uni. Le référendum ne rend en effet pas automatique cette sortie, dont les détails vont prendre des mois (voire peut-être davantage) pour être réglés. Les coûts d’ajustement associés à cette sortie vont très probablement être énormes (et s’étaler sur plusieurs années). Si vous avez des informations ou des liens là-dessus, merci de me les transmettre.
Conséquences sociétales
Que faire des expatriés ?
[11h28] L’Union Européenne facilite grandement l’intégration des ressortissants d’un pays européen dans un autre pays européen. Il est par exemple possible pour les ressortissants européens de voter aux élections locales en France. Tout cela va disparaître. Que vont devenir les européens installés au Royaume-Uni (notamment à Londres) ? Et les britanniques installés en Europe ? À ces questions, il n’y a (pour l’instant) pas de réponse.
Paul Seabright Dir @IAST1 présente une lettre ouverte à ses enfants sur #Brexit sur #TSEDebate https://t.co/tapQcV9loQ
— TSE (@TSEinfo) June 24, 2016
Une société britannique fracturée
[11h] La fracture entre le Brexit et le Remain se retrouve également dans la pyramide des âges.
HOW AGES VOTED
(YouGov poll)
18-24: 75% Remain
25-49: 56% Remain
50-64: 44% Remain
65+: 39% Remain#EUref— Ben Riley-Smith (@benrileysmith) June 23, 2016
EU referendum by age group — 75% of voters aged 24 and under voted against Brexit https://t.co/eQci0vNffx pic.twitter.com/UADq1NaL8v
— POLITICOEurope (@POLITICOEurope) June 24, 2016
[10h45] Le référendum a fracturé la société britannique en deux camps : celui du « pour » la sortie (Brexit), celui du « contre » la sortie (Remain). Cette fracture se retrouve aussi au niveau géographique.
Impressionnante carte du Royaume Désuni !
Jaune = Remain Bleu = Brexit#Brexit pic.twitter.com/7Mq2yjFwL1— Fabrice Angotti (@FabAngotti) June 24, 2016
La recherche scientifique en grand danger
[12h45] Au-delà du résultat du vote, nombreux ont été les universitaires à expliquer qu’une sortie de l’Union Européenne pour le Royaume-Uni serait une catastrophe. Ils n’ont pas été entendu – et cela constitue une défaite majeure pour l’expertise telle qu’elle est pratiquée dans nos sociétés occidentales.
Academics wake up in a country that has rejected the very idea of expertise https://t.co/LGw0qEXtcR
— David Matthews (@DavidMJourno) June 24, 2016
[12h40] Est-ce la fin de la « génération Erasmus » au Royaume-Uni ? Le cas des étudiants européens inscrits au Royaume-Uni pose aussi question. Ces derniers profitent en effet de conditions plus attractives que les étudiants étrangers non-européens.
Quelles seraient les conséquences d’un Brexit pour les étudiants ? https://t.co/paPbs20vol pic.twitter.com/FjQNUVN62B
— Le Monde Campus (@lemonde_campus) June 23, 2016
Uh Uh… | Travail, visa, santé : les conséquences pratiques du Brexit https://t.co/9UNJa8RSQR] pic.twitter.com/sJ4NF0xbYQ
— éconoclaste (@econoclaste) June 24, 2016
[11h56] Outre la question du financement, un nombre important de chercheurs au Royaume-Uni sont… européens. La question des expatriés va donc aussi se poser pour eux…
"A new form of #Brexit – a brain exit – could hit @UniversitiesUK & scientific community" https://t.co/1LLktfuFei #H2020 #science #ecrchat
— Voice of Researchers (@Research_Voice) June 24, 2016
[11h21] Une part très importante de la recherche britannique est financée… par des fonds européens. Le Brexit s’annonce de très mauvaise augure…
#Brexit La science britannique y laissera-t-elle des plumes ? https://t.co/iXIvIEP709 à lire sur @Sciences_Avenir pic.twitter.com/eiIQ6BcoI3
— n̤̈ï̤c̤̈ö̤l̤̈ä̤s̤̈ b̤̈ë̤c̤̈k̤̈ (@NicolasBeck4) June 24, 2016
[10h30] Alors que le Royaume-Uni est très intégré dans le système européen de la recherche, le risque est très fort qu’il soit conduit à un isolement relatif, au moins dans les premiers temps. C’est notamment vrai pour l’accès aux financements.
https://twitter.com/AcademiaObscura/status/746233865337921537
(Academia Obscura est un compte parodique, toutefois ce que met en évidence ce tweet est réaliste.)
Pourquoi ce référendum ?
Cette section un peu spéciale a pour objectif d’essayer de comprendre pourquoi et comment les britanniques en sont venus à voter hier à ce référendum.
[13h09] À l’origine, ce référendum est une tentative de coup politique par David Cameron. Pour en savoir plus, vous pouvez lire l’analyse sur The Conversation par Florence Faucher, professeur de sciences politiques à Sciences Po.