Fin des articles d'actualité sur le Signal Économie, recentrage sur la science économique
Jusqu’à présent, je m’efforcais de publier deux types de contenu sur Le Signal Économie : du contenu portant sur la science économique, et des commentaires de l’actualité. À partir de maintenant, il n’y aura plus que du contenu de science économique.
Le recours à ces deux types de contenu était dicté par une analyse (que je pense désormais éronnée) de la demande du public : mon analyse (en fait celles d’autres personnes que j’aurais dû questionner davantage) était qu’il fallait attirer le public intéressé par « l’actualité économique » pour l’amener, dans un second temps, sur de la vulgarisation de science économique. Or, il s’avère que le public souhaitant mieux comprendre la science économique n’est pas nécessairement le public qui veut entendre danslémédia© une analyse dont il pense qu’elle va dans le sens, ou à l’encontre, de ses convictions politiques.
Je suis fatigué de ces longs commentaires hors sujet sur YouTube, ou même parfois ici, de gens qui ont les pires difficultés à accepter un résultat de recherche (ou même un simple questionnement !) pour la simple et bonne raison qu’il semble aller à l’encontre de leurs convictions – c’est d’autant plus dramatique quand ces gens se réclament de la zététique ou du rationalisme, mais c’est là un tout autre débat. Et je constate qu’en traitant de sujets d’actualité, mon contenu n’attire quasiment que des gens avec ce profil de hooligan politique. Je perds ainsi un temps fou à répondre à des personnes en réalité à des années-lumières du type de public que je souhaite rassembler autour du Signal Économie.
Sur ce concept de l’hooliganisme politique, voici cette vidéo de Science4All qui l’explique parfaitement.
Alors oui, les contenus d’actualité marchent, du point de vue des statistiques. C’est même spectaculaire. Mais les contenus de vulgarisation scientifique marchent aussi. Et si les articles d’actualité marchent, Le Signal Économie n’en tire que peu de bénéfices. Car ils ne se traduisent quasiment jamais par des abonnements payants, qui sont au cœur de l’enjeu pour faire du Signal Économie un projet économiquement pérènne. C’est d’ailleurs étonnant de voir que selon la manière dont je traite le sujet d’actualité, j’attire soudainement des vagues de sympathisants La France Insoumise, La République en Marche, des écologistes, etc. alors que mon contenu n’entre dans aucune de ces cases (à ce propos, désolé pour la grande majorité de celles et ceux qui sont arrivés suite à mon altercation avec Thomas Porcher, mais vous risquez d’être déçu du type de contenu que je publie habituellement sur Le Signal Économie).
J’ai en outre découvert, avec un certain effroi, le cynisme de certains des acteurs qui commentent l’actualité à longueur de journée dans les médias. Ils assument clairement qu’insulter, provoquer, etc. a pour but que l’on parle d’eux, de faire la une, d’occuper le terrain médiatique comme on dit. Ceux qui me connaissent savent que mon désintérêt pour les projecteurs est total. Je n’ai que faire de passer sur les plateaux télés, ou faire l’objet d’articles dans les médias, ou d’émissions de radio, ou que sais-je encore. Ma seule ambition est de faire mieux connaître cette discipline méconnue qu’est la science économique. Pas d’être invité sur tous les plateaux télé pour disserter sur des sujets dont j’ignore tout, et/ou flatter mon ego.
Enfin, plus je participe à des évènements de vulgarisation de science économique, plus je constate qu’il existe un public demandeur pour ce type de contenu. Récemment, Agnès Gramain et moi-même avons tenu en haleine une trentaine de personnes pendant deux heures et demi uniquement en leur parlant de science économique ! Et à la fin, les gens nous ont remercié en nous expliquant à quel point ils avaient trouvé notre soirée fascinante.
Il ne fait guère de doute que le public intéressé par la science économique est plus petit, en taille, que le public intéressé par l’actualité. Mais vous l’aurez compris : comme je sais maintenant que ce public existe, c’est lui que je veux aller chercher. Le fait que certains d’entre vous aient d’ailleurs critiqué (à raison) mon article sur Oxfam comme étant hors-sujet par rapport à mes articles de vulgarisation est significatif : c’est pour des gens comme vous que je veux produire du contenu où j’explique la science économique.
Cette décision d’abandonner le contenu d’actualité est renforcée par le fait que je n’ai jamais aimé produire ces contenus. Je les tolérais en me disant qu’il s’agissait d’un « mal nécessaire » pour la réussite du projet. Cette analyse n’était pas la bonne. J’ai trop écouté des gens qui tenaient ce discours. Ils avaient tort, et moi aussi en ne remettant pas assez en question leurs arguments alors que je sentais, au fond de moi, que cette stratégie ne sonnait pas juste. J’ai envie de prendre encore plus de plaisir à produire Le Signal Économie. Parce que je ne doute pas que ce plaisir sera communicatif !
Je vais donc continuer à faire des vlogs, des podcasts, des articles pour les abonnés. Sauf qu’ils ne porteront plus que sur des sujets de science économique. L’habillage va d’ailleurs un peu changer, je vais davantage oser, davantage « mettre les mains dans le camboui » de la manière dont on fabrique la science économique. Je sais déjà que ce « nouveau » Signal Économie me plaira infiniment plus que l’ancien, et j’espère que ça sera également votre cas.
Les contenus d’actualité ne seront pas dépubliés, sauf s’ils n’ont de cesse d’amener des hooligans. Je vais également un peu modifier la formule de l’abonnement payant : les articles seront désormais nettement plus portés sur la science économique.
J’espère que ce « nouveau » Signal Économie vous plaira. Pour ma part, je suis particulièrement excité par ce tournant, et très curieux de voir comment Le Signal Économie va évoluer au cours des prochains mois !
Pour paraphraser les amis de Podcast Science, je concluerais cette annonce par ces mots :
Que servir la science économique soit notre joie !
À bientôt sur Le Signal Économie !