đ #130 - LâidĂ©ologie et la religion, des freins Ă la culture scientifique ?
Ou pourquoi diffuser les connaissances scientifiques ne suffit peut-ĂȘtre pas pour lutter contre la dĂ©sinformation et les pseudosciences
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Sans sây rĂ©duire, le scepticisme scientifique repose sur la connaissance des sciences. La zĂ©tĂ©tique sâest par exemple construite sur lâanalyse scientifique des phĂ©nomĂšnes paranormaux. Plus rĂ©cemment, le scepticisme scientifique a servi Ă contrer les thĂ©ories conspirationnistes sur les vaccins contre le COVID-19, ou encore la propagande de la Russie dans sa guerre illĂ©gale contre lâUkraine.
Quels sont les freins qui empĂȘchent une personne dâavoir une bonne culture scientifique â câest-Ă -dire une bonne connaissance des rĂ©sultats scientifiques Ă©tablis ?
Dans un working paper rĂ©cent, deux Ă©conomistes ont comparĂ© les connaissances en science Ă©conomique dâun panel dâĂ©conomistes, aux connaissances en science Ă©conomique du grand public amĂ©ricain.
En plus de constater que le grand public a une mauvaise culture scientifique en Ă©conomie, le working paper suggĂšre que lâidĂ©ologie, la religion et la politique sont dâimportants freins Ă la culture scientifique. Inversement, avoir des diplĂŽmes ne garantirait pas dâavoir une bonne culture scientifique.
Sâils sont confirmĂ©s par dâautres travaux, ces rĂ©sultats sont dâaprĂšs moi inquiĂ©tants. Le working paper met par exemple en Ă©vidence un grand dĂ©calage sur les taxes carbone : alors que les Ă©conomistes sont trĂšs largement dâaccord sur leur efficacitĂ©, le public est nettement plus prudent. Ă tort. Or, une prudence inutile ralentit sans doute lâadoption des taxes carbone, un outil pourtant efficace pour lutter contre les Ă©missions de gaz Ă effet de serre.
Plus fondamentalement, le working paper suggĂšre que « naĂŻvement » diffuser des connaissances scientifiques ne suffit peut-ĂȘtre pas pour amĂ©liorer la culture scientifique â ni pour lutter contre la dĂ©sinformation et les pseudosciences.