💎 #123 · Cet effet inattendu du massacre des bisons nord-amĂ©ricains

Et aussi : capture de CO2 et rĂ©chauffement climatique, fin de la vĂ©rification sur Twitter et arnaques records sur Internet aux États-Unis

💎 #123 · Cet effet inattendu du massacre des bisons nord-amĂ©ricains
đŸ—“ïž
Rendez-vous demain jeudi 30 mars Ă  partir de 20h pour Ă©changer en visioconfĂ©rence sur mes derniers articles (et d’autres thĂšmes) lors du 18Ăšme Happy Hour privĂ©. Obtenir le lien de connexion →

ChĂšre membre Plus, cher membre Plus,

La colonisation des États-Unis par les europĂ©ens a fait des gagnants et des perdants. Il y a eu des gagnants chez les colons, mais aussi des perdants. Pour autant, les plus grands perdants sont les populations qui occupaient dĂ©jĂ  le territoire colonisĂ© par les europĂ©ens — les amĂ©rindiens. Les traitements injustes qu’ont subi les amĂ©rindiens sont documentĂ©s : massacres, traitĂ©s signĂ©s librement mais jamais honorĂ©s, traitĂ©s signĂ©s sous la contrainte, dĂ©placements de population, vols de terre, la liste est longue.

Encore aujourd’hui, d’importantes inĂ©galitĂ©s de revenu et de niveau de vie entre les amĂ©ricains blancs et les amĂ©rindiens persistent, en dĂ©faveur des amĂ©rindiens. Les amĂ©rindiens vivant Ă  l’intĂ©rieur des terres ont des revenus et un niveau de vie encore plus faible.

Pourquoi les amĂ©rindiens vivant Ă  l’intĂ©rieur des terres sont-ils dans cette situation encore plus dĂ©favorable ? Cette question reste Ă  ce jour inexpliquĂ©e. Dans un rĂ©cent working paper, trois Ă©conomistes proposent, donnĂ©es Ă  l’appui, une explication nouvelle : le massacre des bisons.

De nombreuses populations amĂ©rindiennes exploitaient les bisons, Ă  la fois pour la nourriture, mais Ă©galement pour les objets du quotidien. Des estimations suggĂšrent que le niveau de vie des populations amĂ©rindiennes exploitant les bisons Ă©tait similaire, voire supĂ©rieur, Ă  leurs Ă©quivalents europĂ©ens Ă  la mĂȘme Ă©poque. Or, avec l’extension vers l’ouest du territoire des États-Unis, la fameuse « conquĂȘte de l’Ouest », la population de bisons s’est littĂ©ralement effondrĂ©e. De 8 millions de bisons, elle est passĂ©e Ă  seulement 500 bisons Ă  la moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle. La population a tellement diminuĂ© que l’espĂšce a failli s’éteindre.

Figure 1 : Distribution géographique des bisons en 1730 (brun clair), en 1870 (brun foncé) et en 1889 (noir) en Amérique du Nord

L’hypothĂšse du working paper est que la perte de l’accĂšs aux bisons a sĂ©vĂšrement, nĂ©gativement et durablement impactĂ© les amĂ©rindiens qui l’exploitait. Avec quelle mĂ©thode et quelles donnĂ©es les trois chercheurs parviennent-ils Ă  valider cette hypothĂšse ?